L’apport personnel est un élément de persuasion, auprès du banquier, concernant votre capacité à rembourser vos prêts. Il apparaît ainsi comme un moyen de crédibiliser votre demande de crédit. Cependant, cette nécessité d’apport personnel peut être contournée dans certains cas. D’ailleurs, aucune loi ne stipule l’obligation de le faire. Il est donc possible d’obtenir un crédit immobilier, sans avoir à présenter un apport personnel, en misant sur d’autres points importants. Cet article regroupe tout ce que vous devez savoir à ce sujet.
Obtention du crédit : les cas favorables
Proposition de projet d’investissement locatif
Votre créditeur peut se montrer plus conciliant si votre projet d’achat immobilier concerne un investissement locatif. En effet, si vous n’allez pas utiliser votre bien comme résidence principale ou secondaire, les futurs loyers que vous allez en percevoir vous permettront de couvrir une grande partie de vos mensualités d’emprunt. Une telle situation est une garantie solide vis-à-vis du banquier et elle est donc favorable à l’obtention d’un prêt.
Présence d’une caution
Si vous parvenez à convaincre une tierce personne (par exemple un proche parent) de se porter caution pour votre prêt, l’établissement financier en serait plus favorable à vous donner une réponse positive puisque, dans ce cas, il se sent plus rassuré.
Notez bien que même dans ces deux cas de figure, l’obtention d’un prêt immobilier sans apport n’est pas systématique. Comme vous allez le constater dans la prochaine section, votre dossier et vos arguments y jouent un rôle majeur.
Négocier un prêt sans apport : les éléments clés
Parvenir à emprunter sans apport est tout à fait possible, à condition d’avoir à sa disposition un dossier sérieux et suffisamment solide. Ce dossier doit mettre en avant votre solvabilité en insistant sur :
Votre profil jeune
Pour les organismes bancaires, l’attribution de prêt sans apport est à priori réservée aux primo-accédants jeunes qui ne dépassent pas les 40 ans. Cette restriction s’explique par le fait que l’absence de fonds personnels des jeunes est compréhensible car cela ne fait que peu de temps qu’ils touchent des revenus et ils n’ont pas eu le temps suffisant pour épargner ce qui est nécessaire pour l’acquisition d’un logement. En mettant en avant ce profil de jeune investisseur, vous avez de fortes chances pour convaincre le banquier de vous prêter la somme désirée.
La stabilité de votre situation professionnelle et financière
Vous devez insister sur cette stabilité dans votre dossier de demande de prêt en justifiant votre statut de travailleur sous CDI, votre ancienneté au sein de l’entreprise ainsi que vos éventuelles perspectives d’évolution salariale. En procédant ainsi, vous prouverez à votre organisme prêteur que vous êtes bien en mesure de rembourser vos mensualités dans les délais impartis.
L’absence d’incidents de paiement
Il figure parmi les éléments qui entrent en ligne de compte dans la prise de décision du banquier. En effet, toutes les banques portent un regard aiguisé sur les éventuels litiges liés au compte bancaire, avant d’octroyer un quelconque prêt. Alors, dans votre dossier, il doit y être souligné que vous ne faites pas l’objet de découverts bancaires ni d’accumulation de crédits.
La valeur convaincante de votre reste-à-vivre
Votre dossier doit également donner l’aperçu que vous maîtrisez bien votre budget mensuel et qu’il vous reste suffisamment d’argents en poche pour subvenir à vos dépenses récurrentes, durant le remboursement du prêt. N’hésitez pas ainsi à fournir un dossier complet incluant vos bulletins de paie, vos relevés de compte, vos avis d’imposition, etc.
Les atouts du bien immobilier à acquérir
Votre dossier doit également refléter la qualité de la future acquisition. En effet, cette dernière constitue pour le banquier la garantie qu’il pourra mettre la main sur ses fonds en cas d’incapacité de votre part à honorer vos obligations de remboursement. Vous devez insister sur le fait que votre futur bien est susceptible d’être revendu à un prix équivalent au solde du prêt. Il est alors préférable de miser sur un projet immobilier viable, en se munissant des documents fournis par le promoteur ou le vendeur.
Souscrire à ce type de prêt : les risques qui pèsent sur l’emprunteur
Il convient de noter qu’en optant pour un crédit sans apport, vous correspondez à un profil à risque pour l’établissement prêteur car la somme à emprunter est assez importante. Votre taux d’endettement tutoie le seuil maximal de 33 % et la durée de remboursement sera fort probablement allongée ; raison pour laquelle certains établissements de prêt refusent tout net de financer des projets dans leur intégralité, par peur d’une plus grande défaillance. Vous devez également tenir compte du fait que l’absence d’apport aura des conséquences fâcheuses sur vos conditions d’emprunt. D’une manière évidente, vous devez vous attendre à un taux d’intérêt plus élevé qui alourdira très certainement le poids de vos mensualités.